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Après l’entrée des premiers soldats ukrainiens dans la ville le 11 novembre, Kherson ne cesse de fêter sa libération depuis trois jours. En dépit du manque d’eau, d’électricité et de communication, les habitants ont célébré l’arrivée de l’armée ukrainienne. En images, France 24 fait le point.
Trois jours après l’arrivée des premiers éléments de l’armée ukrainienne, la libération de Kherson tient du rêve éveillé pour de nombreux habitants de cette ville qui comptait 280 000 âmes avant guerre. Contrairement à ce que craignait les autorités de Kiev, les forces russes ne semblent pas avoir laissé derrière elles une ville remplie de pièges et en proie aux snipers en civils.
Dimanche, sur la place Svoboda, devant l’imposant bâtiment de l’administration régionale sur lequel flotte un immense drapeau jaune et bleu, les habitants continuaient de fêter leur libérateurs, tout en profitant d’une connexion wifi mise à disposition via le service internet par satellite Starlink.
« Je n’avais pas prévu que cela se passerait si vite et si facilement » raconte à l’AFP Andrïi, 33 ans. « Sans combats de rue, comme à Marioupol. Donc je suis heureux que notre ville ne soit pas aussi détruite que d’autres villes, heureusement », ajoute-t-il.
Les libérateurs de la ville sont comme des stars
Heureuse d’avoir échappé à un carnage comme à Marioupol ou dans certaines villes du Donbass, la population accueille les soldats ukrainiens tels des héros. À peine débarquent-ils, que des femmes, des hommes viennent les embrasser, des jeunes adolescents leur donnent l’accolade avec respect, des enfants impressionnés leur font signer des autographes sur des drapeaux ou des ballons.
Une soldate blonde, la moitié du visage dissimulée sous un cache-col, qui appose sa signature sur des drapeaux. « J’éprouve des sentiments auxquels je ne suis pas habituée… Nous sommes reconnaissants envers les habitants de Kherson qui ont attendu notre arrivée. Nous en sommes très reconnaissants », dit-elle à l’AFP.
Après l’occupation et les pillages, rétablir l’électricité et l’eau
À l’entrée ouest de la ville, où les soldats russes tenaient un checkpoint, des jeunes repeignent en jaune et bleu les blocs de béton qui servaient d’abris aux militaires occupants. Svetlana Vilna, 47 ans, raconte à l’AFP que les huit mois et demi d’occupation russe ont été difficiles. « Ils ont pillé tous les appartements, ils ont détruit les portes, ils vivaient dans les appartements. Ils ont pris tout le matériel électronique. Ce sont des voleurs », s’énerve-t-elle.
Le gouverneur de l’oblast de Kherson, Yaroslav Yanouchevytch, a décidé, dimanche, de maintenir un couvre-feu de 17 h à 8 h et d’interdire aux gens de quitter ou d’entrer dans la ville « par mesure de sécurité ».
Le directeur des chemins de fer ukrainiens a précisé que les services ferroviaires vers Kherson devraient reprendre cette semaine. Pour les autorités de Kiev, l’enjeu est de rétablir au plus vite les infrastructures essentielles endommagées et minées après le départ des forces russes, la plupart des foyers étant toujours privés d’électricité, d’eau et de télécommunications.
Avec AFP, AP et Reuters