# ISRAËL DEVANT LA JUSTICE
Le 84 pages de la requête de l’État sud-africain exige notamment d’Israël des mesures urgentes pour mettre fin à ses opérations militaires et à la souffrance du peuple palestinien à Gaza. La demande inclut également l’accès à l’aide humanitaire, aux experts du Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies, et aux enquêteurs de la Cour pénale internationale dans l’enclave. Le ministre sud-africain de la Justice, Ronald Lamola, a affirmé que « aucune attaque armée sur le territoire d’un État ne peut justifier une violation de la Convention ». La Cour internationale de Justice doit statuer sur la possibilité d’un génocide, avec plus de 23 000 morts recensés, selon le professeur de droit international Pierre d’Argent.
## SAISIE DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE
La Cour internationale de Justice ne se prononcera pas sur le fond de la question avant plusieurs années, mais elle peut prendre des « mesures conservatoires » pour protéger la population de Gaza si elle juge suffisamment fondée la demande sud-africaine. Selon Pierre d’Argent, l’Afrique du Sud a réuni assez d’éléments pour prouver que des actions pouvant constituer un génocide ont été commises. Les propos et les actions des dirigeants israéliens ont été cités comme des éléments pouvant pointer vers de possibles violations de la Convention sur le génocide.
## DÉFENSE D’ISRAËL
Israël a réagi en qualifiant l’Afrique du Sud de “bras juridique de l’organisation terroriste Hamas” et en accusant d’antisémitisme. L’État hébreu se défend en envoyant l’ancien président de sa Cour suprême, Aharon Barak, pour présenter sa version des faits. Israël s’efforce de balayer toute accusation de génocide en mettant en avant un certain nombre de mesures factuelles, telles que le contrôle du discours public et la mise en avant de preuves de l’existence de tunnels du Hamas et de caches d’armes dans les hôpitaux de Gaza.
## PORTÉE DE LA DÉCISION
Toutes les mesures adoptées par la Cour internationale de Justice ont une valeur contraignante, mais en cas de manquement israélien, le Conseil de Sécurité des Nations unies pourrait être appelé à adopter des sanctions. Il est à noter que la mise en œuvre de la décision de la Cour n’est pas assurée en l’absence d’une force de police internationale pour la forcer. Cependant, cela n’empêche pas que la décision de la Cour puisse avoir des effets politiques, judiciaires et publics sur Israël.
Pour plus d’informations, veuillez consulter les liens suivants :
– [On donne un brevet d’impunité à Israël](https://www.lalibre.be/belgique/politique-belge/2024/01/11/on-donne-un-brevet-dimpunite-a-israel-la-majorite-vivaldi-se-dechire-sur-les-accusations-de-genocide-formulees-contre-disrael-UZ5M4B4NHRHMXJREVKR7MY2ZDQ/)
– [Des personnalités israéliennes s’inquiètent de l’impunité des auteurs de discours hostiles aux Palestiniens de Gaza](https://www.lalibre.be/international/moyen-orient/2024/01/04/des-personnalites-israeliennes-sinquietent-de-limpunite-des-auteurs-de-discours-hostiles-aux-palestiniens-de-gaza-TQYE33NNRVDTDNXSRL4KJSATPA/)