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GenèveDéfilé antifasciste pour «retenir les leçons du passé»
Des centaines de personnes, marquées à gauche, ont manifesté pour dénoncer la montée de l’extrême droite. La police n’a pas enregistré d’incidents importants.
«C’est assez angoissant quand on voit ce qui se passe chez nos voisins: regardez en France ou encore en Italie, il y a une vraie montée de l’extrême droite. Ici en Suisse, on reste encore un peu préservés mais la situation se tend, nous avons peur d’un effet domino. On a besoin de solidarité, pas de division», commentent deux adolescentes, juste avant que le cortège ne s’ébranle.
Samedi en fin de journée, un millier de personnes – 600 selon la police – ont battu le pavé «contre le fascisme». Une marche également organisée pour commémorer le 90e anniversaire de la fusillade du 9 novembre 1932, à Plainpalais: l’armée avait ouvert le feu sur une manifestation antifasciste (cf. encadré).
Capitalisme et patronat attaqués
«Il faut retenir les leçons du passé, se rassembler et occuper le terrain pour que cela ne recommence pas», lance un jeune Belge, venu tout exprès de Bruxelles pour défiler. La foule attaque le capitalisme «qui fait très bon ménage avec le fascisme», certains prônent une nouvelle lutte des classes, d’autres s’en prennent aux «violences policières» ou dénoncent le patronat. «Des grandes entreprises profitent de la crise économique actuelle, expose un manifestant. Les gros s’engraissent, et avec leurs alliés politiques, ils offrent de faux coupables aux plus pauvres, en désignant les étrangers, par exemple.»
Micro à la main, un syndicaliste s’époumone sur le pont arrière d’une camionnette: «Le fascisme n’appartient pas au passé, il est présent aujourd’hui. Hier, comme aujourd’hui et demain, l’extrême droite n’est pas la bienvenue!» La manifestation s’est déroulée sans incident, «à part quelques tags dans les Rues-Basses», a indiqué la police.
Et soudain, l’armée a tiré