Depuis octobre, les mots d’ordre résonnent sur le terrain de la santé, signe d’une inquiétude partagée sur l’état du système et les réformes engagées par le gouvernement et le ministre de la santé, François Braun.
- La mobilisation continue des internes
Réunis à l’appel d’une large intersyndicale, les étudiants en médecine sont vent debout, depuis deux mois, contre l’ajout d’une quatrième année d’internat en médecine générale. Celle-ci devra être effectuée « en priorité dans des zones où la démographie médicale est sous-dense », selon l’article 23 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), adopté le 21 novembre, à l’Assemblée nationale, après un énième recours au 49.3.
Autre raison à cette colère : l’interdiction de l’intérim à l’hôpital, au début de la carrière. Le 14 octobre, l’intersyndicale et d’autres organisations revendiquaient « plus de dix mille » manifestants dans toute la France. Le 17 novembre, proclamé « jeudi de la colère », a vu nombre de médecins généralistes rejoindre les cortèges. Entre-temps, le ministère de la santé a lâché un peu de lest en annonçant défendre un amendement au PLFSS pour permettre que certains stages de cette année supplémentaire s’effectuent à l’hôpital, et pas seulement en ambulatoire. Sans dissiper l’inquiétude des intéressés, pour qui cette réforme, vécue comme une future contrainte à l’installation, viendra aggraver le manque d’attractivité du métier.
- Les « vendredis de la colère » des libéraux
L’exaspération monte également parmi les médecins libéraux, et elle est multifactorielle, martèle-t-on dans les rangs syndicaux : mobilisés aux côtés des jeunes médecins, les « seniors » s’alarment aussi de la remise en question du rôle du médecin traitant, de l’« accès direct » et du « partage de tâches », avec les autres professions de santé, dont leur ministère de tutelle entend faire un « levier » pour lutter contre les déserts médicaux et le manque de médecins traitants.
Sans compter les moyens mis sur la table des négociations conventionnelles, jugés insuffisants. « Ces “vendredis de la colère” sont l’occasion de sensibiliser nos patients aux risques de rupture du parcours de soins, explique Agnès Giannotti, du syndicat MG France. Les cabinets restent ouverts. » Un appel à la grève a par ailleurs été lancé, pour les premiers jours de décembre, par des coordinations locales de libéraux, à l’appel du mouvement Médecins pour demain, soutenu, à des degrés divers, par certains syndicats.
- Une grève massive des biologistes
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