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France : chez les Aigles de Carthage, les joueurs « locaux » perdent du terrain au profit des binationaux

France : chez les Aigles de Carthage, les joueurs « locaux » perdent du terrain au profit des binationaux


Les joueurs de la Tunisie, dont le milieu de terrain Hannibal Mejbri, s’échauffent avant le match face au Danemark à Al-Rayyan, le 22 novembre 2022.

Pour une grande partie des sélectionnés tunisiens, le match face à l’équipe de France aura une saveur très particulière. Mercredi 30 novembre à 16 heures, la Tunisie (4e du groupe D, 1 point), qui compte douze joueurs binationaux dans sa liste, dont dix nés et formés dans l’Hexagone, affronte les Bleus (1re, 6 points). Il y a quatre ans, lors du Mondial en Russie, les Aigles de Carthage ne comptaient que neuf binationaux dans leurs rangs.

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La place réservée aux joueurs du cru s’amoindrit au fil des ans. Pourtant, le football tunisien a longtemps été réputé pour la qualité de son championnat. Mais au moment où une crise économique handicape la grande majorité de ses clubs, la Fédération tunisienne de football n’hésite plus à se tourner vers les joueurs issus de sa diaspora. Elle n’est pas la seule. Le Maroc, par exemple, développe une stratégie similaire et compte une quinzaine de binationaux dans sa liste pour le Qatar.

Un comité de suivi des binationaux a même été créé, chargé de convaincre les plus prometteurs d’opter pour le maillot tunisien. Pour ce Mondial, la plus belle prise s’appelle Hannibal Mejbri, né à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), formé à Monaco et recruté par Manchester United. Cet espoir de 19 ans a déjà disputé la Coupe arabe, la CAN 2021 et des matchs décisifs pour la qualification au Mondial.

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Par ce choix précoce, Mejbri a écarté d’emblée les soupçons d’opportunisme. « Les binationaux sont bienvenus, mais on ne veut pas qu’un joueur profite de la Coupe du monde pour rejoindre la sélection au dernier moment, explique Mohamed Slama, ex-joueur professionnel tunisien et aujourd’hui agent de plusieurs internationaux. Hannibal est adulé car il a fait son choix jeune et que ce n’était pas conditionné par quelque chose. Tout le monde a en tête ce qu’a fait David Jemmali avant le Mondial 2006… »

A l’époque, le latéral des Girondins de Bordeaux a 31 ans et, après des années de refus, il accepte de rejoindre la sélection juste avant le tournoi. Il est d’ailleurs titulaire lors du premier match de la Coupe du monde face à l’Arabie saoudite. Plusieurs cadres de l’effectif s’en plaignent auprès du sélectionneur, le Français Roger Lemerre. « Il y a eu des discussions et les joueurs lui ont demandé de ne plus le mettre dans le onze. Il n’a pas participé aux deux autres matchs », explique Ahmed Adala, journaliste à Radio Mosaïque.

« On veut des joueurs qui se battent pour le drapeau »

En 2018, quatre joueurs avaient rejoint la sélection avant le tournoi, dont l’Héraultais Ellyes Skhiri, qui a, lui, convaincu et s’est imposé en équipe nationale. Cette année, Yan Valery – né en France d’un père français et d’une mère tunisienne – a honoré sa première convocation en septembre. Bien que le footballeur angevin de 23 ans soit encore jeune, le timing de son intégration a suscité quelques craintes.

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