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face à la ruée sur les albums Panini en Argentine, le gouvernement intervient

face à la ruée sur les albums Panini en Argentine, le gouvernement intervient


LETTRE DE BUENOS AIRES

Les 638 vignettes de l’album de la Coupe du monde de football Qatar 2022 s’échangent avec ferveur au Parc Rivadavia, à Buenos Aires, le 24 septembre 2022.

« Argentine, numéro 9 et 12 ? » « France, numéro 2 » ? Une rumeur s’élève depuis ce parc de Buenos Aires, où, par grappes, des gamins épaulés de leurs parents s’adonnent à d’efficaces conciliabules, têtes baissées vers le magot qu’ils troquent contre une image manquante, avant de poursuivre leur fiévreuse quête. « J’ai beaucoup de joueurs du Qatar, de l’Equateur, du Sénégal, de l’Arabie saoudite en double, tout sauf l’Argentine. Quand tu tombes sur une vignette que tu cherches, quel bonheur ! », décrit Martin, 13 ans, qui a déjà obtenu le Graal, Lionel Messi, qu’il a décidé, stratège, de céder contre quinze autres illustrations. « Je l’ai pris en photo avant », précise-t-il, une centaine de vignettes dans les mains à proposer, au parc Rivadavia, haut lieu d’échange des stickers de l’album de la Coupe du monde de foot de Panini.

Ce classique des collectionneurs depuis 1970, incorporant pour cette édition 18 joueurs de chacune des 32 équipes sélectionnées, rencontre un succès fou, en Argentine. Peu après son lancement – trois mois avant le coup d’envoi du 20 novembre de la compétition au Qatar – de longues files d’attente se sont formées aux abords des points de vente, aux stocks trop maigres ou en rupture : « Mais où sont les figuritas (« vignettes ») ? » ont interpellé les mordus de l’album, sur les réseaux sociaux notamment. Dans l’exaltation, de nombreuses stratégies ont émergé, rapportées par les médias du pays comme un feuilleton à suspens : file d’attente de quatre heures dès potron-minet devant un commerce recevant des provisions, application signalant les rares points de vente encore fournis, vignettes proposées sur le marché parallèle au prix fort. Une mère de famille rencontrée au parc Rivadavia, des tas d’images rangés dans un sac transparent de congélation, a pu obtenir les très recherchés sachets contenant cinq images chacune sur un site de vente en ligne, plus de trois fois plus cher que le prix de vente recommandé (150 pesos, 1 euro, au taux officiel).

Une ruée hors du commun sur les vignettes

Le dossier a fini par être saisi par le gouvernement. Car, au-delà de la pénurie, un conflit s’est greffé à l’affaire : les kiosques, points de vente multi-produits jalonnant tout le pays, ouverts parfois vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ont crié à la trahison, comme Pablo Soria, gérant d’un kiosco depuis sept Coupes du monde. « On avait toujours eu l’exclusivité de la vente des vignettes Panini, qu’on distribue toute l’année », dit-il en désignant des sachets à l’effigie de dessins animés. « Mais la Coupe du monde, c’est notre grand moment et, là, ils ont commencé à les distribuer dans les stations-service, les supermarchés, les applications de livraison, ce n’est pas normal », peste-t-il. Son commerce accueille les clients avec d’affables affiches : « Pas d’album, pas de vignettes », « Panini traître ». Une réunion a ainsi été organisée par le secrétariat du commerce, dépendant du ministère de l’économie, mardi 20 septembre, afin « d’ouvrir un espace de dialogue » entre le syndicat des kiosques et l’entreprise, intimant aux parties de « rendre transparente la chaîne de commercialisation ».

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