La ministre de l’Intérieur britannique Suella Braverman a défendu samedi, depuis Kigali, le projet d’expulser vers le Rwanda des demandeurs d’asile arrivés illégalement au Royaume-Uni, assurant qu’il était “humanitaire” et “compatissant”.
La ministre a fait cette déclaration lors de sa visite en Rwanda pour signer un accord bilatéral qui permettra de transférer les demandeurs d’asile déboutés au Royaume-Uni vers ce pays africain en échange d’une somme d’argent.
Selon la ministre, cette mesure est destinée à protéger les plus vulnérables : “C’est une question humanitaire. Nous cherchons à aider les gens qui ont été victimes de trafic d’êtres humains et à éviter que cela ne se reproduise”, a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse.
Elle a également souligné que cette décision est prise pour éviter que les demandeurs d’asile ne soient exploités par des réseaux criminels : “Nous voulons les protéger contre le risque d’être exploités par des trafiquants, ce qui est un risque évident s’ils étaient simplement renvoyés dans leur pays d’origine, et nous voulons nous assurer que le processus de demande d’asile soit équitable et efficace.”
La ministre a également affirmé que cette mesure serait “compatissante” envers les demandeurs d’asile : “Nous sommes conscients que les demandeurs d’asile arrivent souvent dans des situations très difficiles, souvent après avoir été exploités et traumatisés. Nous voulons nous assurer qu’ils soient traités de manière juste et humaine.”
Cependant, cette annonce a été largement critiquée, notamment par des organisations de défense des droits de l’homme. Elles estiment que ce projet d’expulsion vers le Rwanda est inhumain et illégal.
Pour les organisations de défense des droits de l’homme, cette mesure pose également des questions de sécurité. Le Rwanda a été impliqué dans des conflits armés et des violations des droits de l’homme dans le passé, ce qui soulève des craintes quant aux conditions dans lesquelles les demandeurs d’asile seront traités.
La Commission d’enquête des Nations unies sur le Rwanda a également critiqué cette mesure, affirmant que l’accord pose des questions quant à la conformité avec les standards internationaux de protection des droits de l’homme et des réfugiés, ainsi qu’avec les obligations légales du Royaume-Uni en tant que signataire de la Convention de Genève.
Le gouvernement britannique a également été critiqué pour avoir pris cette décision sans consulter le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ou d’autres organisations internationales.
En outre, la méthode de traitement de ces demandeurs d’asile est également un point critique. Les conditions auxquelles les demandeurs d’asile seront soumis au Rwanda sont encore floues. Les organisations de défense des droits de l’homme ont appelé le gouvernement britannique à clarifier cette question avant de poursuivre la mise en place de l’accord.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a également mis en garde contre l’idée de transférer les demandeurs d’asile déboutés vers un pays tiers, affirmant que cela pourrait inciter d’autres pays à adopter des mesures similaires.
Le gouvernement britannique a défendu sa décision en affirmant qu’elle était destinée à protéger les plus vulnérables. Cependant, cette mesure a été largement critiquée pour son manque de transparence et le risque qu’elle pose pour la sécurité et les droits des demandeurs d’asile. Le gouvernement britannique doit donc clarifier les conditions auxquelles les demandeurs d’asile seront soumis avant de poursuivre la mise en place de cet accord avec le Rwanda.