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En Egypte, la flambée des prix fait craindre une grave crise sociale

En Egypte, la flambée des prix fait craindre une grave crise sociale


Au Caire, le 22 mars 2022.

Dans la cour interne du centre d’affaires Capital Business Park, situé à Cheikh Zayed, dans la zone urbaine du Grand Caire, la crise économique qui secoue une nouvelle fois l’Egypte est invisible : des mini-montgolfières sont suspendues au-dessus de jeux de jets d’eau entourés de cafés chic. Mais, dans les bureaux de ce complexe luxueux, le sujet est sur toutes les lèvres. « L’Egypte passe par une crise économique et financière très sérieuse, s’inquiète Mahmoud Sami, homme d’affaires et membre du Sénat. A peine en avait-on fini avec les retombées négatives du Covid-19 que nous avons replongé, sous l’effet de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. »

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Le conflit s’est traduit pour l’Egypte par une forte pression sur son approvisionnement en blé, l’essentiel des importations provenant jusqu’ici de Moscou et de Kiev, et par une baisse de la manne du tourisme, dont les ressortissants ukrainiens et russes étaient friands – même si, en pleine COP27, des clients russes continuaient de se languir au soleil de Charm El-Cheikh. Il s’est aussi accompagné d’une sortie massive de capitaux étrangers.

« Le résultat de la donne géopolitique, qui affecte toutes les économies émergentes, est que les projections de fin 2021, qui laissaient entrevoir une résorption de l’inflation en Egypte, ont été anéanties », détaille M. Sami, affilié au Parti social-démocrate égyptien (représenté au Parlement et membre du mouvement civil démocratique, une coalition de formations d’opposition).

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« Besoin urgent de devises »

L’inflation est galopante, comme l’a confirmé, début novembre, l’agence officielle de statistiques Capmas : entraînée par la hausse des denrées alimentaires, elle a atteint en octobre un niveau record sur quatre ans. « Tout est devenu cher », entend-on dans les rues du Caire. En sept mois, la livre égyptienne a subi deux dévaluations. La dernière a eu lieu en octobre, pour répondre aux conditions du Fonds monétaire international (FMI), que les autorités ont de nouveau appelé à la rescousse.

« Cette demande de prêt est contestée par des opposants, en raison de l’endettement supplémentaire qu’elle signifie. Pour ma part, je considère que nous avons peu d’options sur la table. L’Egypte a un besoin urgent de devises, de l’ordre de 40 milliards de dollars [38,4 milliards d’euros] d’ici quatre à six mois, pour payer sa dette et équilibrer sa balance commerciale afin de poursuivre ses importations », avance M. Sami. Outre le prêt attendu du FMI, l’Egypte mise sur le soutien financier de pays du Golfe et la vente de biens pour engranger des dollars.

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