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En copropriété et en HLM, les prix de l’énergie font flamber les charges de chauffage collectif

En copropriété et en HLM, les prix de l’énergie font flamber les charges de chauffage collectif


Logements d’habitation collective à Paris, le 13 juin 2019.

Marie (les prénoms ont été modifiés) a reçu le courrier début septembre. Seqens, le bailleur de son logement social au Pré-Saint-Gervais, près de Paris, lui annonçait que les charges mensuelles de son studio de 27 mètres carrés, chauffage collectif compris, passaient de 37 euros à 87 euros par mois, soit une augmentation de 135 %. « Ces 50 euros de hausse, c’est ce que je réussissais à mettre de côté chaque mois sur ma retraite, qui est inférieure au smic. J’ai dû diminuer le budget consacré aux sorties et aux vêtements, et je suis incollable sur les prix quand je fais mes courses. »

Avec son fils adolescent, Aminata n’habite pas très loin, dans un T3 de la cité des Francs-Moisins, à Saint-Denis. Elle a vu ses charges mensuelles bondir de 75 euros dès le 1er janvier, avant même de recevoir le courrier de son bailleur, Plaine Commune habitat. « On nous parle du bouclier tarifaire, dit-elle, mais pour le moment il ne prend que dalle ! »

Une telle hausse des charges n’est pas totalement nouvelle. Dès la fin 2021, la forte augmentation de la demande en gaz naturel, liée à la sortie de la crise économique due au Covid-19, avait provoqué une hausse exceptionnelle des tarifs sur les marchés mondiaux. L’Observatoire des charges de copropriété, publié lundi 21 novembre par la Fnaim du Grand Paris, révèle ainsi que les charges globales ont progressé près de 7 % en 2021 dans la capitale, en raison des fortes hausses des tarifs de l’énergie, le poste « chauffage, énergie et combustibles » ayant grimpé de près de 20 % entre 2020 et 2021.

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Cette augmentation déjà soutenue est devenue flambée après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février. Seqens fait partie des bailleurs qui ont été contraints de renouveler leur contrat au pire moment. « Le prix a été multiplié par six, et comme il s’agit d’un contrat dont le prix peut varier en fonction du marché, nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles hausses », reconnaît son directeur général, Stéphane Dauphin. Du côté de Plaine Commune habitat, Sabil Feghouli, gestionnaire charges, fait valoir que « les fortes hausses de charges appliquées dès janvier permettront d’éviter aux locataires de verser de grosses sommes lors de la régularisation ».

Les ménages chauffés collectivement au gaz « moins aidés »

Le plus dur reste à venir, estime la présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH), Emmanuelle Cosse, qui fut ministre du logement sous François Hollande. « La moitié des logements sociaux, c’est-à-dire 2,5 millions d’entre eux, est au chauffage collectif. Une partie des occupants sont pour l’instant épargnés par les hausses, grâce à des contrats d’énergie souscrits avant la flambée des prix. Mais la majorité des bailleurs vont devoir renouveler leurs contrats en 2023 », prévient-elle.

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