Le gouvernement français a annoncé des baisses d’impôts pour les classes moyennes d’ici la fin du quinquennat, selon une ligne discrète dans le dossier de presse accompagnant la prise de parole de la ministre des Transports, Elisabeth Borne sur la feuille de route des cent jours fixée par le président Emmanuel Macron. Cette annonce a été confirmée par le ministre délégué aux comptes publics, Gabriel Attal, qui a été auditionné par la commission des finances de l’Assemblée nationale. Toutefois, aucune précision supplémentaire n’a été fournie pour expliquer la mesure.
Cette annonce est surprenante car Bercy a récemment annoncé son engagement à accélérer le désendettement du pays dans le programme de stabilité envoyé à Bruxelles. Néanmoins, l’allègement fiscal pour les classes moyennes est bien intégré dans le programme de stabilité du ministre de l’économie, Bruno Le Maire.
Selon les informations révélées, le dispositif devrait cibler spécifiquement le travail, par exemple à travers de nouveaux allègements de cotisation plutôt qu’une réduction des droits de succession, qui est chère au chef de l’Etat mais qui fait débat dans le gouvernement. Le cabinet d’Attal a déclaré qu’il y aura probablement des annonces dans les prochaines semaines et que rien n’est arbitré à ce stade.
En outre, Borne a confirmé le maintien du bouclier tarifaire jusqu’à fin 2023 pour contenir à 15 % la hausse des prix du gaz et de l’électricité, alors que le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a précisé que pour l’électricité, le plafonnement des factures perdurerait « jusqu’à début 2025 ». Pour le gaz, cependant, il n’y aura pas de raison de maintenir le bouclier au-delà de cette année, a-t-il déclaré, en raison des prix qui « sont revenus à la situation d’avant-crise ».
Par ailleurs, Borne a annoncé qu’elle compte faire un point sur l’efficacité du trimestre anti-inflation mi-juin. Cette initiative prise mi-mars par la grande distribution sous la houlette de Bercy, par laquelle les enseignes s’engagent à mettre en rayon des produits à petits prix, reste sujette à caution, sur fond d’envolée des marges des industriels.
La première ministre a déclaré souhaiter des baisses concrètes, tangibles des prix d’ici la fin du mois de juin, demandant aux industriels et à la grande distribution de rouvrir des négociations afin de répercuter les baisses des matières premières.
En fin de compte, la déclaration d’intention de Borne sur les mesures de soutien aux travailleurs ne fournit pas suffisamment de clarté sur les baisses d’impôts pour les classes moyennes, mais elle indique que le gouvernement français cherche à alléger la pression fiscale sur les classes moyennes malgré les contraintes budgétaires actuelles.