Les rémittances, ou envois d’argent de membres de la famille employés à l’étranger, ont augmenté de façon spectaculaire en 2020 malgré la pandémie de Covid-19. Selon les chiffres de la Banque mondiale, les travailleurs émigrés ont envoyé 626 milliards de dollars à leurs proches (+ 5% par rapport à l’année précédente), les Indiens étant en tête avec 100 milliards, devant les Mexicains, qui occupent désormais la deuxième place. Les rémittances sont cruciales pour de nombreux pays à faibles et moyens revenus, représentant souvent une part importante de leur produit intérieur brut (PIB). Dans des pays comme le Salvador, Haïti, le Honduras et la Jamaïque, elles représentent l’équivalent de plus de 20% du PIB.
Le Mexique a connu une augmentation significative de ses rémittances, passant de l’équivalent de 1,9% du PIB en 2012 à 4,2% en 2022, soit près de 60 milliards de dollars en 2022. Les deux premiers mois de l’année 2023 ont déjà vu un total de 8,8 milliards de dollars être envoyé (+11,8% par rapport à la même période l’année précédente). Cette augmentation est due en partie aux mesures de relance prises aux États-Unis et à une plus grande générosité des émigrés pour aider leurs parents dans le besoin.
L’Amérique latine et les Caraïbes sont la région du monde qui a enregistré la plus forte croissance en matière de rémittances au cours de la dernière décennie. Pour beaucoup de familles, ces envois d’argent de membres de leur famille employés aux États-Unis constituent « une sorte de consolation » face à leurs économies « moribondes ». Cependant, Manuel Orozco, du groupe de réflexion Inter-American Dialogue, estime que les « modèles de développement ratés » de la région ont favorisé les grandes entreprises minières et agricoles tout en négligeant les PME. Les travailleurs de ce « chaînon manquant » n’ont d’autre choix que de partir chercher du travail à l’étranger.
