Si le télétravail contribue à vider les transports en commun franciliens de ses usagers le vendredi, il n’empêche pas les salariés de retrouver des métros et RER bondés aux heures de pointe les autres jours ouvrés. C’est la conclusion en demi-teinte d’une étude sur la fréquentation des transports franciliens, menée pour la troisième année de suite par l’Institut Paris Région, en partenariat avec Transilien SNCF, la Mass Transit Academy et les bureaux d’études Hove et Sustainable Mobilities.
Rendue publique jeudi 20 octobre, cette enquête d’ampleur compile différentes sources, pour dresser un panorama des habitudes de déplacement des Franciliens : les données de trafic en Ile-de-France, l’analyse des traces GPS d’habitants de la région ainsi que deux sondages menés par BVA auprès de clients des lignes de transports et de télétravailleurs.
Selon ces données, les Franciliens se déplacent moins en transports en commun qu’avant la crise : depuis le printemps 2022, la fréquentation du mass transit (réseau ferré, hors bus) a seulement retrouvé entre 80 % et 85 % de son niveau d’avant-Covid-19. Un phénomène alimenté par le télétravail, « devenu une donnée structurelle », fait valoir la directrice Transilien SNCF, Sylvie Charles.
Cette moyenne cache une fréquentation très variable : selon les conclusions de la note d’analyse publiée par Paris Région, « le vendredi connaît désormais un écart de fréquentation de 18 % par rapport au mardi », à l’heure de pointe du matin. Le même écart se retrouve au niveau des réseaux routiers (16 %) et atteint un pic sur les pistes cyclables parisiennes (30 %).
Le RER A reste moins fréquenté qu’avant la crise
Les différences de fréquentation entre les lignes sont aussi notables. Sur le RER B, utilisé majoritairement par les travailleurs de « première ligne », « on a assez rapidement retrouvé les niveaux de 2019 », note Sylvie Charles. Mais, sur la ligne du RER A en direction de la Défense, quartier d’affaires principalement fréquenté par des cadres susceptibles de bénéficier du télétravail, « on n’a toujours pas retrouvé ces niveaux, y compris aux heures de pointe ».
Certes, avant la pandémie, les transports franciliens étaient déjà moins bondés le vendredi ; mais l’écart maximal était de 7 % avec les jours de la semaine. « Aux mêmes horaires, on constate aujourd’hui des fréquentations du mass transit fortes le mardi et le jeudi, moindres le lundi et le mercredi, très en retrait le vendredi », relève Paris Région.
Un phénomène qui s’explique par le plébiscite du vendredi comme jour de télétravail : d’après l’une des enquêtes menée par BVA pour la SNCF, le vendredi est un jour télétravaillé par 49 % de ceux qui utilisent le réseau ferré des transports en commun franciliens, contre 31 % pour le mardi.
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