in

Cristiano Ronaldo, ce sujet de discussion unique qui fatigue les Portugais

Cristiano Ronaldo, ce sujet de discussion unique qui fatigue les Portugais


Cristiano Ronaldo, lors d’un entraînement du Portugal, le 21 novembre 2022 à Al-Samriya (Qatar).

Il n’était pas prévu au programme, mais Cristiano Ronaldo s’est invité devant les médias, lundi 21 novembre, trois jours avant l’entrée du Portugal dans le tournoi contre le Ghana, jeudi au stade 974, à Doha. Souriant et détendu, « CR7 » a un message à délivrer. « Quand un joueur vient ici en conférence de presse, ne lui parlez pas de moi : parlez de la Coupe du monde, parlez de l’équipe nationale », conseille le capitaine de la Seleçao. Et d’ajouter plus loin : « Vous n’avez plus besoin de parler de Cristiano. »

Une déclaration étonnante pour un adepte de la troisième personne du singulier. Le quintuple Ballon d’or aime son pays, le représenter, marquer pour lui, mais, jusqu’à présent, il ne s’était jamais trop préoccupé de dévorer tout l’espace médiatique. Il a sans doute deviné l’irritation de certains de ses partenaires à jouer les consultants pour commenter ses faits, ses gestes et, surtout, ses déboires des derniers mois. Il y a de quoi dire. Mardi 22 novembre, Ronaldo s’est à nouveau retrouvé au cœur de l’actualité avec l’annonce de la rupture de contrat avec Manchester United.

La veille, le pourtant très poli Bernado Silva a ainsi donné le ton. Interrogé sur l’interview au lance-flamme accordée par Ronaldo au journaliste Piers Morgan pour la chaîne britannique Talk TV, dans laquelle il règle ses comptes avec son club de Manchester United, le milieu de Manchester… City n’a pas masqué son irritation : « On ne parle que de ça lors des dernières conférences de presse, alors que le Portugal a une Coupe du monde à jouer qui est plus importante que cela. »

L’ancien joueur de Monaco cible les médias – à commencer par les journalistes anglais, très présents et plus intéressés par les états d’âme de Ronaldo que par le destin du Portugal dans ce Mondial –, mais sa déclaration en dit long sur la fatigue d’une génération montante et talentueuse, agacée d’être considérée comme de simples supplétifs de leur capitaine superstar de 37 ans.

Lire aussi : Qatar 2022 : la fiche « non officielle » de l’équipe du Portugal

A commencer par Bruno Fernandes. Coéquipier de « CR7 » à Manchester avant ce Mondial, le meneur de jeu s’épanouit à nouveau depuis la relégation de son compatriote sur le banc de touche. Au Portugal, la relation entre les deux hommes donne une matière inépuisable aux nombreuses émissions de débats sur le ballon rond. Surtout, depuis la vidéo de leur poignée de main très fraîche, publiée le 15 novembre par la fédération portugaise. « J’ai une très bonne relation avec lui, c’était seulement une blague, assure Ronaldo. Son avion avait été retardé, c’est pour ça que je lui ai demandé s’il était venu en bateau. »

« Moins de Ronaldo, plus de Portugal »

Deux jours plus tôt, Fernandes confirmait la version du capitaine chambreur au micro de Sky Sports et regrettait l’ampleur prise par l’épisode. « Au Portugal, nous avons un problème : je regardais la télévision et ils ont parlé de cette affaire pendant quarante-cinq minutes, expliquant qu’il y avait un froid. Et quand l’audio de la vidéo a dévoilé qu’il s’agissait en réalité de blagues entre nous, ils ont fait machine arrière. »

Cette mise au point n’exclut pas une question, plus si taboue : Cristiano Ronaldo peut-il à son âge commencer une carrière de remplaçant de luxe ? En club comme en sélection, Bruno Fernandes paraît plus libéré sans sa présence devant lui. Un constat valable en équipe nationale pour Bernado Silva ou encore Joao Felix, étincelant lors de la victoire (4-0) en match de préparation contre le Nigeria, le 17 novembre, en l’absence de Ronaldo, victime d’une gastro-entérite.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le crépuscule de Cristiano Ronaldo, superstar du football qui divise jusque dans son propre pays

Fin septembre, A Bola – le quotidien sportif le plus vendu du pays – exigeait, en « une », « Moins de Ronaldo, plus de Portugal » après une victoire probante 4-0 contre la République tchèque en Ligue des nations. Le journal pointait son « volume de jeu réduit » et « un pourcentage de buts en baisse », et publiait un sondage dans lequel 57 % des internautes désiraient le voir débuter sur le banc contre l’Espagne lors du match suivant. Avec un Ronaldo titulaire, le Portugal s’inclinera 1-0.

Ce débat n’existe pas dans l’esprit d’un homme : Fernando Santos. Le sélectionneur a même défendu son capitaine pour son entretien à Piers Morgan dont la seconde partie a été diffusée pendant le match contre le Nigeria. Un timing qui pose pourtant question. « C’est une interview personnelle, très personnelle en fait. Cristiano Ronaldo n’est-il pas un homme libre ? C’était sa décision et nous devons la comprendre et la respecter », déclare Santos. Depuis sa nomination en 2014, ce catholique revendiqué s’en remet toujours à Dieu et à Cristiano. Et il n’y a aucune raison de le voir changer de religion pendant cette Coupe du monde.

Notre sélection d’articles sur la Coupe de monde 2022



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Twitter : Elon Musk propose une "amnistie générale" pour les comptes suspendus

Twitter : Elon Musk propose une « amnistie générale » pour les comptes suspendus

Compléter l'album Panini de la Coupe du monde 2022 vous coûtera-t-il vraiment près de 1000 euros?

Compléter l'album Panini de la Coupe du monde 2022 vous coûtera-t-il vraiment près de 1000 euros?