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Crime organisé: retraite forcée pour l’ex-chef des Hells Angels, Salvatore Cazzetta

Crime organisé: retraite forcée pour l'ex-chef des Hells Angels, Salvatore Cazzetta


L’ancien leader des Hells Angels, Salvatore Cazzetta, vient d’être mis à la retraite par le gang de motards, selon des informations obtenues par notre Bureau d’enquête.

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Pour Cazzetta, qui ne faisait plus l’unanimité au sein des Hells après avoir été considéré comme l’un des acteurs les plus influents du crime organisé au Québec depuis trois décennies, il s’agit d’une retraite forcée s’apparentant à une expulsion. 

Le motard de 67 ans, qui fut à la tête des Hells entre 2011 et 2016, n’avait pas l’intention de quitter les rangs de la puissante organisation criminelle, d’après nos sources.

Mais d’autres membres influents de la bande lui auraient cependant fortement suggéré de partir «en bons termes» en délaissant ses «patches» des Hells du chapitre de Montréal qu’il portait depuis près de 17 ans. 

«Il y a beaucoup de mouvements dans le milieu criminel actuellement, les alliances changent et Cazzetta n’a plus sa place» parmi les forces dominantes du crime organisé montréalais, nous a expliqué une source policière bien au fait de la situation.

Celui qu’on surnommait «Sal» ou «La Barbe» dans le monde interlope, a été vu arborant sa veste à l’effigie des Hells pour la dernière fois à la fin octobre, lors d’une randonnée à motos des Hells visant à souligner le sixième anniversaire de fondation de leur chapitre au Nouveau-Brunswick.

Rappelons que Salvatore Cazzetta fut également l’un des membres fondateurs des Rock Machine, le groupe de motards qui a livré une guerre sanglante aux Hells durant les années 90. Toutefois, Cazzetta n’a pas pris part à cette guerre meurtrière puisqu’il était alors incarcéré pour un complot d’importation de 200 kg de cocaïne aux États-Unis.

Un autre chef écarté

Depuis au moins trois ans, c’est Martin Robert, dont les noces somptueuses au centre-ville de Montréal avaient défrayé la manchette en décembre 2018, que la police considère comme le leader des Hells au Québec.

Habituellement, les Hells passent au vote lors d’une assemblée lorsqu’il est question d’écarter un membre en règle de leurs rangs, en vertu de leurs règlements internes, mais il n’a pas été possible de savoir si cela fut nécessaire dans le cas de Cazzetta. 


GEN-MARIAGE-HELLS-ANGELS

Photo d’archives, Chantal Poirier

C’est toutefois ce que les Hells avaient fait en mars 2014 en adoptant, à l’unanimité, lors d’une assemblée «East Coast» de tous leurs membres québécois, l’expulsion «en bons termes» de leur chef déchu, Maurice «Mom» Boucher. 

Ce dernier, mort d’un cancer en juillet dernier alors qu’il purgeait une peine d’incarcération à perpétuité pour avoir ordonné les meurtres de deux gardiens de prison en 1997, n’a jamais digéré son rejet de l’organisation des Hells et songeait même à se venger, selon des documents policiers obtenus par notre Bureau d’enquête et cités dans le livre Le Parloir.

Éviter les purges internes

D’autres Hells Angels connus mais moins influents que Salvatore Cazzetta ont aussi quitté le gang en bons termes au cours de la dernière décennie, dont Claude Berger, membre du chapitre de Sherbrooke qui fut aussi trompettiste à l’Orchestre symphonique de Québec, et Michel Lajoie-Smith, un membre du chapitre South qui comptait parmi les têtes dirigeantes du marché montréalais de la drogue. 

Selon les règlements internes du club, il y a deux manières de quitter les Hells: en bons termes (ou «good standing») et en mauvais termes («bad standing»). 

En utilisant la méthode douce pour forcer des membres à quitter, les Hells Angels évitent ainsi des purges internes et tranchent avec les méthodes radicales du passé, qu’on a notamment vues pendant la guerre des motards entre 1994 et 2002.

Qu’on pense, entre autres, au membre en règle Scott Steinert, dont le crâne a été fracassé à coups de marteau en 1997 dans le bunker des Hells de Sorel et dont le cadavre a été retrouvé sur les berges du fleuve Saint-Laurent l’année suivante, ou à l’ex-numéro 2 du gang, Louis «Melou» Roy, que la bande a fait disparaître en juin 2000 pour un différend lié au trafic de cocaïne.

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