Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a rencontré ce vendredi le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau pour discuter d’éventuelles modifications concernant les taux d’usure ainsi que l’assouplissement des règles régissant les crédits immobiliers.
La Banque centrale européenne a annoncé jeudi une croissance d’un demi-point malgré la guerre en Ukraine, mais a néanmoins ralenti le rythme de ses hausses de taux. Ces derniers ont été relevés de 0,25 point de pourcentage, la septième hausse depuis juillet 2022. Cette campagne de resserrement monétaire a entraîné une augmentation mécanique des taux d’intérêt, dépassant désormais largement les 3%, et causant une baisse de la production de nouveaux crédits à l’habitat de 40% en un an.
Face à cette situation, Bruno Le Maire envisage d’assouplir les règles d’octroi des crédits immobiliers en allant au-delà des 35% de taux d’endettement. Les dérogations aux règles stipulant que les banques ne peuvent prêter qu’à condition que le taux d’effort ne dépasse pas 35% pour une durée maximum de 25 ans (ou 27 ans en cas de travaux préalables à l’emménagement) seront discutées. Les banques pourront les mettre en place pour 20% des crédits, principalement pour l’acquisition d’une résidence principale et pour soutenir des primo-accédants.
Cependant, Michel Barnier, porte-parole de Meilleurtaux.com, estime que ces dérogations restent trop limitées. Les banques devraient avoir le droit de déroger à la règle des 35%, mais uniquement auprès de Français présentant un risque limité. Il ne s’agit pas de surendetter tout le monde, mais de permettre des investissements locatifs qui sont actuellement bloqués. L’autre règle qui pourrait être assouplie est la durée du crédit, limitée actuellement à 25 ans maximum.
La rencontre entre Bruno Le Maire et François Villeroy de Galhau a donc permis de discuter de ces éventuelles modifications qui pourraient être apportées aux règles encadrant les crédits immobiliers. Celles-ci visent à soutenir les primo-accédants et à permettre les investissements locatifs, mais elles ne doivent en aucun cas entraîner un surendettement généralisé des ménages.