Taras, Vladislav et leur commandant Oleksiy, âgés respectivement de 23, 21 et 39 ans, sont membres du bataillon Bratstvo. Cette unité de volontaires des forces spéciales ukrainiennes se bat contre Vladimir Poutine au-delà des frontières de la guerre en Ukraine et des régions occupées de leur pays, et ce, en profondeur sur le territoire russe. Leurs missions vont de l’enlèvement de hauts responsables du Kremlin à la destruction d’infrastructures militaires importantes, en passant par celle d’aéronefs ennemis.
Malgré leurs actions, le gouvernement ukrainien niera jusqu’à leur existence, ce qui donne des sueurs froides à toutes les capitales occidentales. Pour autant, les volontaires de Bratstvo sont conscients que leur objectif est de faire passer un seul et même message : « Nous n’avons aucun mal à franchir la frontière russe ».
Leur statut est techniquement indépendant de l’armée ukrainienne mais en interaction avec les forces officielles. Ainsi, Kiev peut démentir tout contact avec eux. Oleksiy comprend pourquoi leurs missions doivent rester à part, même s’ils ont tous du mal à accepter cette logique. Il souligne que la nervosité de l’Occident à l’idée que l’Ukraine soit en mesure de frapper la Russie sur son propre territoire est liée aux menaces du Kremlin d’avoir recours à l’arme nucléaire si « l’existence même de l’État est menacée ».
Cette anxiété explique en grande partie le débat sur la livraison de chars Leopard 2 par l’Allemagne et le refus des États-Unis et d’autres de fournir des avions de combat F-16. « Apparemment, les Russes peuvent entrer sur le territoire ukrainien, mais les Ukrainiens n’ont pas le droit d’aller en Russie », commente Oleksiy.
Malgré cela, les volontaires de Bratstvo sont bien décidés à poursuivre leurs missions. Ils estiment qu’il est essentiel que le haut commandement russe ait le sentiment que la guerre peut le rattraper sur son propre sol et ainsi démoraliser l’ennemi.
