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Autoroute A1: un projet pilote qui fait peur

Autoroute A1: un projet pilote qui fait peur


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Cossonay (VD)«Ce projet pilote sur l’autoroute risque d’entraîner un drame»

Un accident survenu il y a trois semaines sur une voie d’accès près de Cossonay ravive les craintes liées aux feux vert-rouge installés durant l’automne 2021 sur la bretelle de l’autoroute. Une première en Suisse romande.

par

Abdoulaye Penda Ndiaye
Un système de dosage a été inauguré à Cossonay (VD) le 28 septembre 2021. Il permet l’insertion en alternance des véhicules sur l’autoroute pendant les heures de pointes.

Un système de dosage a été inauguré à Cossonay (VD) le 28 septembre 2021. Il permet l’insertion en alternance des véhicules sur l’autoroute pendant les heures de pointes.

20min/Marvin Ancian

Un projet pilote lancé en septembre 2021 sur l’A1 dans le sens Lausanne-Yverdon, à la hauteur de Cossonay, continue de surprendre des automo­bilistes. Visant à fluidifier le trafic aux heures de pointe et à limiter les effets d’accordéon, ce dispositif consiste en des feux qui passent par intermittence du vert au rouge au niveau de la bretelle d’entrée de l’autoroute. Connu outre-Sarine, ce ­système est une première en Suisse romande. Le coût de celui de Cossonay est de 300’000 francs.

Le 18 novembre vers 18 h, Sandra* n’a rien compris du panneau annonçant ce dis­positif. «Comme son nom l’indique, une voie d’accélération est faite pour accélérer. Quand j’ai aperçu une Tesla à l’arrêt devant moi, car le feu était rouge, c’était trop tard. Par chance, j’ai donné un coup de volant à droite et j’ai fini sur la glissière. Sinon, ç’aurait été la cata», raconte l’enseignante.

110’000 francs de dégâts

Sandra considère considère que «ce projet pilote sur l’autoroute risque d’entraîner un drame». La quadra et mère de famille s’en est tirée avec un léger traumatisme crânien et des séquelles psychologiques. De son côté, Hugo*, l’homme dont le véhicule a été percuté, n’a eu que quelques contusions. Mais les deux voitures sont bonnes pour la casse: au total 110’000 francs de dégâts. «Je suis un habitué de cette bretelle. Il y a souvent des accidents», déclare le conducteur de 28 ans.

Pas accidentogène mais…

Contacté par 20 minutes,  l’Office fédéral des routes a réagi par le biais de son porte-parole. «Le principe du dosage a vocation à être déployé au droit des jonctions partout où le trafic est suffisamment dense afin de faciliter l’insertion des véhicules sur la voie de droite en toute sécurité. Pour le moment, la charge de trafic n’est pas suffisante pour que le système fonctionne bien. Sans trafic, le dosage ne sert à rien», a indiqué Olivier Floc’hic. Selon lui, la zone n’est pas accidentogène, même s’il y a eu «des touchettes».

Le TCS sceptique

Ce dispositif, le TCS, lui, n’y croit pas. «Les solutions introduites jusqu’à aujourd’hui pour faire face à des pics de trafic, à l’instar du goutte à goutte pour entrer sur l’autoroute ou la réduction temporaire de la vitesse, ne représentent pas des réponses définitives à la surcharge de trafic. Seule une adaptation ponctuelle et spécifique de l’infrastructure routière pourra résoudre ce problème», a diagnostiqué le TCS. «Le réseau autoroutier, prévu pour une population de 5 millions, doit aujourd’hui servir 8 millions de personnes, dont les besoins en mobilité ont explosé ces dernières années, y compris pour les loisirs», a encore rappelé l’association qui représente les intérêts des automobilistes. 
* Prénoms d’emprunt 



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