Image de couverture : Des soldats ukrainiens, à Bakhmout, en Ukraine, le 11 novembre 2022. Laurent Van der Stockt pour « le Monde »
- La Russie et l’Ukraine se sont à nouveau accusées mutuellement dimanche 20 novembre d’avoir bombardé la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande d’Europe, située dans le sud de l’Ukraine et occupée militairement par l’armée russe.
- Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a estimé que les frappes du weekend – « une bonne douzaine » – étaient « absolument délibérées, ciblées », sans en attribuer la responsabilité aux forces russes ou ukrainiennes. Il a jugé la situation « gravissime », dans un entretien à la chaîne française BFMTV.
- L’AIEA n’a pas constaté de hausse des radiations. « Les niveaux de radiation sur le site sont restés normaux et aucune victime n’a été signalée. L’alimentation électrique externe de la centrale, qui a été interrompue à plusieurs reprises pendant le conflit, n’a pas non plus été affectée », a précisé Rafael Grossi, dans un communiqué publié dimanche soir.
- Toutefois les « bombardements répétés sur le site de la centrale nucléaire (…) ont endommagé des bâtiments, des systèmes et des équipements, certaines des explosions ayant eu lieu près des réacteurs », a précisé M. Grossi. Parmi les installations touchées selon l’AIEA, se trouvent notamment un bâtiment de stockage des déchets radioactifs, les systèmes d’arrosage des bassins de refroidissement, ou encore un câble électrique alimentant l’un des réacteurs.
- « Même s’il n’y a pas eu d’impact direct sur les systèmes clés de sûreté et de sécurité nucléaires de la centrale, les bombardements s’en sont dangereusement approchés. Nous parlons de mètres, pas de kilomètres, s’est indigné le directeur de l’AIEA. Quiconque tire des obus sur la centrale nucléaire de Zaporijia prend d’énormes risques et joue avec la vie de nombreuses personnes. »
- L’AIEA, qui dispose de deux inspecteurs sur place, compte procéder à un « état des lieux » lundi matin « très tôt ». Les inspecteurs n’avaient pas pu sortir dimanche, car la situation était trop dangereuse, selon Rafael Grossi.
- Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé dimanche soir que les bombardements russes se poursuivent dans la région de Donetsk dans l’est du pays. « Dans la région de Louhansk, nous avançons lentement tout en combattant, a-t-il précisé. Pour l’heure, il y a eu près de 400 tirs d’artillerie dans l’Est depuis le début de la journée. »
- Dmytro Lubinets, le chargé des droits humains au Parlement ukrainien, a rejeté dimanche les accusations de Moscou sur un cas d’« exécution » de prisonniers de guerre russes. La Russie avait accusé vendredi l’Ukraine d’avoir exécuté plus de dix de ses militaires qui avaient déposé les armes, dénonçant un « crime de guerre », sur la foi de vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux. Selon Dmytro Lubinets, sur ces images, les soldats ukrainiens s’étaient défendus contre des Russes qui feignaient de se rendre.
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