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Après la fin de « Barkhane », les « paras » du 8ᵉ RPIMa changent progressivement de guerre

Après la fin de « Barkhane », les « paras » du 8ᵉ RPIMa changent progressivement de guerre


Des parachutistes du 8e régiment d’infanterie de marine descendent d’un hélicoptère Cougar lors d’un entraînement sur le terrain militaire du Causse, le 28 novembre 2022.

L’hiver rend l’air piquant, en ce début décembre, au 8e régiment parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa), à Castres. Un sapin de Noël et une crèche ornent le hall du « PC1 », le bâtiment où se trouve le bureau du chef de corps. Les permissions de fin d’année approchent au quartier Fayolle, la caserne du « 8 ». Ces derniers jours n’ont pas été de tout repos pour les 1 200 soldats d’élite de ce régiment, dont certaines unités ont été parmi les dernières à quitter le Mali, en août, et les premières à ouvrir la base de Cincu, en Roumanie, où la France contribue, depuis février, à la défense du flanc est de l’Europe, pour le compte de l’OTAN.

Alors que la guerre en Ukraine fait rage et que la France a officiellement mis fin à l’opération « Barkhane » au Sahel cet été, au 8e RPIMa comme ailleurs au sein de l’armée de terre, un soin particulier est désormais accordé à la « préparation opérationnelle ». En clair, l’aguerrissement, même sans « opex » majeure. Hormis la Roumanie, les opportunités de missions se sont réduites pour nombre de régiments. « Le cycle normal a repris, résume le capitaine Yann, 34 ans, commandant de la 1re compagnie du 8e RPIMa, mais la guerre en Ukraine nous amène à aller plus loin. »

Du 28 novembre au 2 décembre, la moitié du 8e RPIMa a ainsi eu droit à cinq jours d’exercices sous la pluie froide, entraînement baptisé « Sirius », dans les forêts de la Montagne noire, sur les hauteurs castraises. Début janvier, le capitaine Yann a aussi décidé de repartir avec ses hommes pour dix jours au-dessus de 1 000 m d’altitude, dans les Pyrénées, en prévision d’« Orion », vaste exercice qui doit s’étaler sur trois mois au printemps 2023, où quelque 10 000 soldats français et alliés vont être pour la première fois engagés en même temps.

L’enjeu, selon le colonel Christophe Degand, chef de corps du 8e RPIMa, c’est désormais d’avoir des entraînements très « réalistes ». Le combat parachutiste demeure le cœur de métier de son régiment. Mais un effort est fait pour concevoir des exercices avec un ennemi « à parité » et non plus seulement en contre-insurrection, comme y étaient confrontés les Français au Sahel. L’ennemi, dans ce nouvel environnement, peut être « véhiculé » et « avec des drones », détaille-t-il. « On intègre aussi les champs immatériels : cyber, informationnels, etc. », précise-t-il.

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« Surtout des adaptations »

L’échec de l’opération aéroportée russe sur l’aéroport d’Hostomel, près de Kiev, qui était censée faire chuter le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en quelques jours, en février, a été analysé dans les moindres détails au 8e RPIMa. Alors qu’avant le conflit, il était fréquent de chercher dans les archives historiques des exemples appliqués de stratégie militaire, l’Ukraine offre aujourd’hui des supports vidéo tout trouvés. « On suit beaucoup l’actualité, assure le caporal Nicolas, 24 ans. La guerre donne un sens à notre travail. »

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