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Alpinisme | Alpamayo: un grand accomplissement au Pérou

Alpinisme | Alpamayo: un grand accomplissement au Pérou


L’alpiniste de Québec François-Guy Thivierge a entamé en août 2019 le défi de sa vie : gravir 55 montagnes en 55 mois pour souligner ses 55 ans. Sur une base régulière, Le Journal vous présente une montagne qu’il a gravie dans le cadre de ce projet.

Depuis une bonne dizaine d’années, François-Guy Thivierge ne s’était pas attaqué à un défi aussi long. Pendant huit jours, l’alpiniste a bravé le célèbre pic de l’Alpamayo, au Pérou, du haut de ses 5947 m. Il ressort grandi de cette expérience qui figure certainement parmi les plus robustes plats de résistance de son grand projet de gravir 55 montagnes en 55 mois. 

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« Pour moi, dans le défi des 55, c’était dans mes plus coriaces. Le programme de huit jours m’a fait penser à des montagnes comme l’Aconcagua, en Argentine, et le mont Denali en Alaska. Ça demande plusieurs jours de marche en altitude, l’installation de camps, le fait de transporter sa nourriture et toute une organisation », relate le montagnard de Québec.

L’Alpamayo est reconnu non seulement comme l’un des sommets les plus sublimes de la cordillère Blanche des Andes péruviennes, mais également à travers le monde.


Les grandes cannelures glacées de l’Alpamayo, avec son sommet à 5947 m, offrent un spectacle saisissant.

Photo courtoisie

Les grandes cannelures glacées de l’Alpamayo, avec son sommet à 5947 m, offrent un spectacle saisissant.

Dès 1966, le magazine Alpinismus définissait l’Alpamayo comme « la plus belle montagne du monde ».

Lorsqu’il a établi sa liste des 55 en 2019, Thivierge, qui était en quête de défis aussi relevés que sécuritaires, savait que ce bijou péruvien l’attendait.

« Ça manquait à ma collection, comme quelqu’un qui collectionne des cartes de hockey, mais qui n’a pas de carte de Guy Lafleur », évoque l’éternel aventurier, dans l’une de ses analogies colorées.

Une approche musclée


Avec son partenaire Alfred Boivin, Thivierge a atteint le sommet de l’Alpamayo le 21 juillet dernier, grâce à un travail d’équipe bien rodé.

Photo courtoisie

Avec son partenaire Alfred Boivin, Thivierge a atteint le sommet de l’Alpamayo le 21 juillet dernier, grâce à un travail d’équipe bien rodé.

Pour cette ascension, Thivierge a choisi de joindre ses forces à celles d’Alfred Boivin, qui en était à ses premières armes en haute altitude.

Le tandem a d’abord dû franchir 28 km à la marche en deux jours, à 2900 m d’altitude au départ, pour se rendre au col et enfin apercevoir l’objet de la convoitise.

« On ne la voit pas de la route parce qu’elle se trouve dans une chaîne de montagnes. Quand tu vois l’Alpamayo, les deux bras te tombent », salive encore Thivierge.

Après avoir rejoint le camp de base, il fallait atteindre le camp 1, à 4900 m d’altitude, puis le deuxième, 500 m plus haut.

« Le camp 1 est plus haut que le mont Blanc. Tu commences déjà à sentir le mal des montagnes. Mon ami a perdu l’appétit pendant trois jours. Il a dû puiser dans ses ressources. On a continué de monter sur un glacier avec crampons, piolets et sacs à dos. »

« L’autre camp était à 5400 m, à la même hauteur que le camp de base de l’Everest. On s’est rendus là au bout de quatre jours. Vers midi, nous sommes arrivés pour apercevoir la pyramide parfaite, la déesse. Sa face sud est composée de coulées, comme un grand voile blanc de mariée », raconte l’alpiniste, entrepreneur et conférencier.


L’aventurier s’est retrouvé premier de cordée à 5850 m dans le couloir sommital, entouré de corniches et de champignons de glace spectaculaires.

Photo courtoisie

L’aventurier s’est retrouvé premier de cordée à 5850 m dans le couloir sommital, entouré de corniches et de champignons de glace spectaculaires.

Le duo a continué de grimper ce couloir avec des corniches transformées par le vent, dans une pente verticale de 60 à 70 degrés.

« C’est l’équivalent de quatre fois la hauteur de la chute Montmorency, à haute altitude. Pour moi, c’était un rêve depuis que mon ami Yves Laforest [qui avait été le premier Québécois à gravir l’Everest en 1991] avait escaladé cette montagne en 1988 », souligne-t-il.

Une bonne frousse

Bien avant d’atteindre le sommet, Thivierge a vécu une bonne frousse quand le froid lui a joué un vilain tour.

« Je me suis gelé les pieds comme jamais ça ne m’était arrivé. J’essayais pendant quatre heures de bouger mes orteils dans mes bottes et il ne se passait rien. J’ai dit à mon ami que je devais tout arrêter ou enlever mes bottes pour placer mes pieds sur son ventre, sous son manteau. C’est ce qu’on a fait et ça a dégelé au bout de 5 à 10 minutes. Le sourire m’est revenu dans le visage. L’espoir de voir le sommet est revenu en moi », lance-t-il.

Enfin, le sommet !

Après avoir parcouru un dernier couloir étroit comme un placard, le sommet s’est offert à lui comme une délivrance.


Chaque ascension est dédiée à un partenaire d’affaires de Thivierge, et, cette fois, c’est le producteur québécois d’eau d’érable Maple 3 qui a aidé l’alpiniste.

Photo courtoisie

Chaque ascension est dédiée à un partenaire d’affaires de Thivierge, et, cette fois, c’est le producteur québécois d’eau d’érable Maple 3 qui a aidé l’alpiniste.

« Je suis arrivé en haut les larmes aux yeux. Le soleil m’a réchauffé le visage et la vue des lacs turquoise était spectaculaire. On parle de 360 degrés de toute beauté. Je me suis dépassé, c’est l’un des accomplissements de ma carrière », s’extasie-t-il.

Restait ensuite la longue descente sur quatre autres journées pour compléter l’éreintant périple. En pleine Amérique du Sud, c’est un peu sa fibre québécoise que François-Guy Thivierge a retrouvée.

« Cette montagne est l’une des plus hautes cascades de glace au monde. Je suis un grimpeur de glace et c’est pour ça que l’Alpamayo est venue me chercher dans les tripes. » 

Alpamayo 

Altitude : 5947 m

Pays : Pérou

Région : cordillère Blanche, dans les Andes

Première ascension : 1447 m

Durée : 8 jours

Pour suivre ses aventures : francoisguythivierge.com | Facebook | Instagram @francoisguythivierge



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