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Abbayes vaudoisesUne élue veut que les écoles boudent les fêtes «sexistes»
La députée socialiste Oriane Sarrasin va déposer une interpellation au Grand Conseil vaudois mardi pour que les élèves ne participent plus au défilé des fêtes de tir.
Tradition vaudoise multiséculaire, les abbayes-fêtes de tir sont en général des bastions masculins même si la mixité a commencé à être pratiquée dans ces confréries depuis les années 1990. La députée socialiste vaudoise Oriane Sarrasin va déposer mardi prochain une interpellation au Grand Conseil vaudois pour demander à ce que «l’école obligatoire ne soit pas impliquée dans des événements sexistes».
L’enseignante et chercheuse à l’Unil dénonce notamment une répartition machiste des rôles. «Ces fêtes couronnent comme rois les meilleurs tireurs, et des jeunes femmes, très souvent en robe de soirée, se tiennent à leur bras lors du cortège, écrit l’élue de l’Ouest lausannois. Cette répartition des rôles met en avant les compétences des hommes et l’apparence physique des femmes, conférant à ces dernières uniquement un rôle que l’on peut qualifier de décoration», a-t-elle déploré.
«D’un côté, le Département de la formation organise des journées pour dire aux jeunes filles qu’elles peuvent devenir ingénieure ou mathématicienne. De l’autre, on les fait participer à des manifestations, où la seule chose qu’elles peuvent espérer, c’est de porter une jolie robe, des fleurs dans les cheveux et servir de faire-valoir», a développé Oriane Sarrasin dans Le Temps. Sa posture est critiquée, dans le même journal, par le PLR Patrick Simonin, qui s’agace qu’à l’heure de la crise économique et énergétique, on puisse «perdre du temps avec un problème qui n’en est pas un». Dans 24 heures, le député PLR Marc Morandi tacle l’interpellatrice socialiste. «Cela n’a aucun sens, car les enfants ne se posent pas de telles questions. Ils sont juste heureux de participer sous les yeux de leurs parents et personne n’est forcé de défiler.»