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A Saint-Etienne, le maire s’accroche à son fauteuil

A Saint-Etienne, le maire s’accroche à son fauteuil


Le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau (debout), durant le conseil municipal de la ville, le 26 septembre 2022.

« Faute éthique », « honneur perdu », « confiance rompue »… L’opposition a réclamé la démission du maire de Saint-Etienne sur tous les tons, lors du conseil municipal, lundi 26 septembre. « Si vous aimez Saint-Etienne, vous devez renoncer de vous-même à l’ensemble de vos responsabilités exécutives municipales et métropolitaines, puisque vous avez perdu l’autorité morale pour présider à nos débats. Toute autre attitude serait un affront », déclare Pierrick Courbon (Parti socialiste, PS), dès l’ouverture de la séance surchauffée.

Pour les trois groupes d’opposition, socialistes, communistes et écologistes, Gaël Perdriau (Les Républicains, LR) n’est plus légitime à exercer ses fonctions, après les révélations successives de Mediapart sur le chantage exercé depuis de nombreuses années sur Gilles Artigues, son troisième adjoint (Union des démocrates et indépendants, UDI). Une instruction judiciaire est en cours pour déterminer les conditions d’enregistrement et d’utilisation d’une vidéo intime, tournée à l’insu de l’élu, en compagnie d’un escort boy recruté pour l’occasion. L’enquête porte aussi sur des subventions qui auraient pu être détournées pour rémunérer l’opération.

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Pour l’opposition, le scandale révèle « une gestion par la peur », et interroge sur le rôle de Pierre Gauttieri, suspecté d’une part active dans le chantage. Le directeur de cabinet du maire a été aperçu dans les couloirs, le jour du conseil municipal, alors qu’il est officiellement démis de ses fonctions. Sa présence persistante à l’intérieur de l’hôtel de ville ajoute à la confusion. Debout, figé devant son micro, le maire de Saint-Etienne donne l’impression d’un capitaine essuyant les déferlantes, tanguant dangereusement, sans vouloir lâcher la barre.

Aucune compassion pour Gilles Artigues

S’il a acté son retrait temporaire de la présidence de la métropole, sous la pression de plusieurs maires de la région, et s’il a annoncé l’arrêt de ses représentations protocolaires au niveau municipal, Gaël Perdriau s’accroche à son fauteuil de maire. « L’équipe municipale est au travail. Les cent délibérations à l’ordre du jour en sont la preuve si certains en doutaient », pose-t-il en ouvrant le conseil, tout en se sentant obligé de répondre aux suspicions.

« Je ne suis pas à l’initiative d’une telle entreprise. Je n’ai jamais eu ni vu cette vidéo. Je ne l’ai jamais utilisée contre les intérêts de Gilles Artigues, que j’ai toujours défendu et soutenu depuis 2012. Je n’ai jamais détourné le moindre euro d’une collectivité. Cette histoire savamment racontée vise à me détruire, à unir des forces que j’ai pu contrarier », se défend Gilles Perdriau. Quelles forces ? L’édile fait des mystères. « Des éléments de preuve ont été donnés à la justice, qui montre que le dossier est infiniment plus complexe que la version à charge et sans contradiction véhiculée par une certaine presse », distille-t-il, se réfugiant derrière le secret de l’instruction pour ne pas en dire plus.

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