La sécheresse de ces derniers mois a fait perdre une grande partie de leurs récoltes de blé aux agriculteurs. Une situation d’autant plus difficile que les prix du carburant et de l’engrais, qui ne cessent d’augmenter, aggravent leurs finances. Certains ne savent même pas s’ils pourront continuer. Europe 1 est allée à leur rencontre.
Nous sommes en passe de vivre le mois de juillet le plus sec depuis 1958, redoute Météo France. Moins de production, alors que les coûts explosent, les agriculteurs qui espéraient pouvoir renflouer les caisses peuvent oublier. La saison est fichue. Luc Mesbah vient de moissonner ses 100 hectares de blé, près de Longages. Avec 40 quintaux par hectare, le rendement est mauvais. La sécheresse et la vague de chaleur précoce du mois dernier lui ont fait perdre 30 à40 % de sa production.
Le prix de l’engrais explose
« On a moins de quantité à l’hectare et des grains très petits, très chétifs. On a des poids spécifiques qui devraient atteindre 800 kilos au mètre cube. Et aujourd’hui, dans le grain, il y a moins d’amidon et moins de valeur nutritionnelle. Ça s’est joué fin mai, début juin, il n’y avait plus d’eau dans la plante et automatiquement, c’était le moment où le grain se formait, il s’est raffermi et il pèse nettement moins », explique l’agriculteur.
Il risque d’y avoir un manque de trésorerie. Et compte tenu des charges en carburant et en engrais qui explosent, certains vont se demander si ça vaut la peine de continuer à cultiver du blé. « Est-ce qu’on va ressemer ou non ? Parce qu’on est à plus de 900 euros d’engrais. Est-ce que ça vaut le coup de produire ? Parce que si on reprend une autre année avec le prix des engrais, il y aura de grosses pertes financières. C’est comme si vous travaillez et encore, vous donnez de l’argent », souligne Jean-François Lamassé de la FDSEA.
D’autant que la situation pourrait s’aggraver pour les céréaliers. Les tournesols ont beaucoup souffert de ces derniers jours de canicule. Ils redoutent là aussi de grosses pertes.