En avril, fleur de colza se découvre d’un fil et dévoile son pistil. Preuve en est donnée dans les champs printaniers. Les tapis fleuris aux chauds coloris se déroulent à l’infini et l’œil en est quasi ébloui. D’autant que, cette année, les agriculteurs ont semé le colza à tour de bras. La surface totale excède 1,3 million d’hectares, en progression de 9 % sur un an. Une toise agrandie à la hauteur des espoirs de profit.
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Matières premières : « Colza, l’année
de l’abondance »
En 2022, il est vrai, le prix des oléagineux atteignait des sommets. Avec la déflagration de l’invasion de l’Ukraine par la
Russie, le cours du tournesol perdait la boussole. Il se négociait alors à plus de 1 000 euros la tonne, un plus haut
historique. Chacun découvrait que l’Ukraine écoulait, à elle seule, plus de la moitié de l’huile de tournesol
commercialisée sur la planète.
Les spéculateurs faisaient tout autant monter la sauce pour l’huile de colza. Le prix de la graine atteignait les 840 euros
la tonne. « Le marché des huiles végétales était déjà très tendu avant la guerre en Ukraine, après une mauvaise
récolte de colza au Canada et une baisse de la production européenne», souligne Sébastien Poncelet, du cabinet
Agritel.
Inflation alimentaire
Une conjoncture qui a bénéficié au groupe Avril, bras armé de la filière des oléagineux et puissante firme agro-industrielle.
Selon son directeur général, Jean-Philippe Puig : « En 2022, les prix des graines, des huiles et de l’énergie, donc du
biodiesel, ont tous augmenté. Nous avons ainsi dégagé plus de marges et signé une année record. » Le chiffre
d’affaires d’Avril a bondi de 32 %, à 9 milliards d’euros, quand le bénéfice a, lui, progressé de 45 %, à 218
millions. De quoi mettre de l’huile dans les rouages.
Mais M. Puig a prévenu : pas de nouvel exploit attendu en 2023. Le vent a tourné sur les marchés. Et le bulletin météo des
matières premières agricoles le précise : temps orageux sur les oléagineux. « Les cours du tournesol et du colza, qui
étaient en tête des hausses il y a un an, sont aujourd’hui ceux qui retombent le plus. Ils oscillent entre 450 et 470
euros la tonne », explique M. Poncelet.
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Les cours des céréales connaissent une
légère accalmie, après avoir atteint des records
Attirés par la fleur dorée sur tranche, agriculteurs européens comme australiens ont semé du colza à tout-va. « La
production européenne est passée de 17 millions à 20 millions de tonnes en 2022 et, côté australien, elle a doublé, à
8 millions de tonnes », précise M. Poncelet. Quant à la graine de tournesol ukrainienne, un temps bloquée, elle a
retrouvé le chemin de l’exportation, avec la mise en place du corridor maritime. Les craintes sur les approvisionnements
se sont évaporées, et les cours des huiles ont glissé.
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En avril, la fleur de colza se découvre et dévoile son pistil. Les champs printaniers se parent de couleurs chaudes, créant un spectacle quasi éblouissant. Les agriculteurs ont massivement semé du colza cette année, avec une superficie totale dépassant 1,3 million d’hectares, soit une progression de 9 % en un an. Les espoirs de profits sont considérables.
En 2022, le prix des oléagineux avait atteint des sommets, en raison de la guerre en Ukraine et des mauvaises récoltes de colza au Canada, ainsi que d’une baisse de production en Europe. Le prix de la graine de colza a atteint les 840 euros la tonne, et celui de l’huile de tournesol a grimpé à plus de 1 000 euros la tonne