Le tribunal de commerce de Grenoble a examiné mardi les offres de reprise pour Go Sport, après le retrait de son propriétaire actuel, Hermione, People & Brands (HPB), l’une des sociétés de l’empire Ohayon. Le tribunal a décidé de délibérer jusqu’au 28 avril pour annoncer sa décision. Il a eu à examiner une vingtaine d’offres de reprise, deux d’entre elles se détachent particulièrement, celle du britannique Frasers et d’Intersport France. Les deux offres sont considérées comme « solides, mais avec des projets sociaux radicalement différents », a expliqué l’avocate des salariés, Evelyn Bledniak. Les 2 200 salariés de l’entreprise devront donc attendre jusqu’au 28 avril pour connaître la décision définitive sur le repreneur de l’entreprise.
En difficulté financière, Michel Ohayon avait délégué un responsable de la Financière Immobilière Bordelaise (FIB), la holding de tête de son empire, pour faire part au tribunal du retrait de HPB. Me Spizzichino, l’avocat de HPB, a affirmé que ses clients ont été « empêchés de présenter un plan de redressement », précisant qu’ils se réservent le droit d’effectuer des recours contre la procédure, mais pas contre la décision d’un plan de cession.
Les salariés de Go Sport ont accueilli l’absence de recours contre le plan de cession comme un « ouf de soulagement », selon Me Bledniak. « On va pouvoir préparer l’avenir dans nos têtes », a affirmé Laurence Labaurie, du syndicat FO, pendant les auditions des repreneurs. « Grâce à ces gens-là, Go Sport ne va pas mourir (…) C’est inespéré de ne pas finir comme Camaïeu », a-t-elle ajouté.
Après la liquidation de Camaïeu, les salariés de Go Sport étaient particulièrement inquiets pour l’avenir de leur entreprise. Dans cette offre finale, la filiale de Frasers, Sports Direct, s’engage à reprendre 75 magasins et 1 477 salariés sur les 1 574 recensés dans les magasins Go Sport. Le groupe souhaite faire passer les magasins Go Sport sous enseigne Sports Direct de manière progressive sur les trois ou quatre prochaines années. Toutefois, la réputation de Sports Direct a souvent été entachée par des pratiques sociales controversées telles que les mauvaises conditions de travail des salariés, qui ont suscité des critiques dans le passé.
De son côté, Intersport France a fait une proposition de reprise en coentreprise avec la société qatarie Al-Mana. Intersport France propose de reprendre 72 magasins, 1 446 salariés des magasins et 185 salariés du siège.
Les autres repreneurs sont des entreprises locales comme des franchises sous l’enseigne Sport 2000, ou encore des groupes comme La Foir’Fouille, Centrakor Stores et même Lidl. Ils proposent des reprises partielles des actifs et des salariés de Go Sport.
Les petits candidats à la reprise ont également présenté leur offre. L’entreprise Terre de Running, par exemple, se propose de reprendre l’enseigne Endurance Shop et ses salariés. « Nous sommes des confrères et partageons la même passion, nous nous sentions légitimes à nous positionner sur la reprise », a expliqué Stéphane Réoupenian, le directeur général de Terre de Running.
La société mère de Go Sport, Groupe Go Sport, rassemble les activités du siège du distributeur à Sassenage près de Grenoble, ainsi que 46 magasins en master franchise à l’international. Sa filiale Go Sport France réunit 82 magasins intégrés, 87 magasins franchisés (Go Sport et Endurance Shop) ainsi que la vente en ligne.