« On a fait preuve de résilience toute l’année et je pense que ça a payé. On avait une équipe spéciale. Les attentes c’était une Coupe Vanier et on l’a réalisé. »
• À lire aussi: Coupe Vanier: le Rouge et Or sacré champion canadien pour la 11e fois
• À lire aussi: Le Rouge et Or accueilli en héros avec la coupe Vanier en poche
Le joueur de ligne offensive Nicolas Guay n’aurait pas pu rêver d’une meilleure fin pour sa carrière universitaire. Après le match, le sympathique gaillard cherchait ses mots pour décrire les sentiments qui l’envahissaient.
« C’était un match fou. Je suis encore sur les émotions. Je n’ai pas d’autres mots. »
Guay n’était pas le seul à parler d’une équipe spéciale. L’expression a été entendue plusieurs fois après le match.
« On a tellement travaillé fort. On travaille depuis la Dunsmore l’an passé. On a créé une chimie incomparable. On est tellement unis ensemble », relevait Charles-Alexandre Jacques.
Auteur de dix plaqués, le secondeur a obtenu le titre de joueur du match en défensive. Mais ce n’est pas l’honneur individuel qui occupait son esprit pendant que l’équipe festoyait.
« C’est flatteur. Mais le but c’était de gagner la Coupe Vanier et on l’a eue. C’est juste un petit plus. On est champion national, c’est vraiment ça. »
Un larcin au bon moment
L’un des tournants du match est survenu au quatrième quart, quand les Huskies frappaient à la porte des buts. La passe de Mason Nyhus a été interceptée par Félix Petit, qui a ainsi permis aux siens de reprendre possession du ballon. Il s’agit d’ailleurs du seul revirement du match.
« C’est le genre de jeu [auquel tu penses quand] tu te couches le soir. Toute la semaine tu te dis : “Je veux faire un jeu de même”. J’ai quasiment couru tout le terrain tellement j’étais content. C’est vraiment spécial », a lancé l’auteur de cinq plaqués pendant que le champagne coulait à flots dans le vestiaire.
« Toute l’année Marc [Fortier] me disait que je n’étais pas capable d’attraper des ballons. J’en ai échappé une couple au début de l’année. Ce jeu-là, il m’est tombé dans les mains. Je l’ai juste attrapé et je ne pouvais pas être plus content. On avait besoin d’un revirement. »
Avec huit plaqués, dont sept en solo, Maxym Lavallée a joué un rôle clé en défense. Vainqueur en 2018 d’une première Coupe Vanier, il assure que celle-ci avait encore meilleur goût.
« Quand tu gagnes une Coupe Vanier en tant que recrue, c’est le fun. Mais quand tu la gagnes en tant que capitaine, c’est un feeling complètement différent. Je peux vous dire que je n’ai jamais été autant fier de ce qu’on a accompli en tant que leaders dans cette équipe-là pour amener notre équipe à la Coupe Vanier. »
Jamais de doute
Le joueur de ligne défensive Charles-Lee Alarie-Tardif était particulièrement heureux de montrer à ceux qui ont critiqué l’équipe qu’elle avait ce qu’il fallait pour être champion national.
« On a eu des hauts et des bas toute l’année. On a eu des matchs vraiment difficiles cette année. Assez que tout le monde doutait de nous autres. Mais l’important c’est qu’on n’a jamais arrêté. On n’a jamais eu de doute. On a continué à travailler », a-t-il raconté.
L’impression de revivre le même cauchemar
La défaite était difficile à digérer dans le camp des Huskies de la Saskatchewan, particulièrement pour ceux qui devaient revivre ce scénario pour une deuxième année de suite.
À la Coupe Vanier l’an dernier, les Mustangs de l’Université Western avaient eu le dessus sur les représentants de l’Ouest dans un match disputé à Québec. Joueurs et entraîneurs avaient donc l’impression de vivre à nouveau le même cauchemar.
« J’haïs perdre. Et je sais que nos gars sont compétitifs et qu’ils détestent perdre. C’est la réalité du sport, mais aussi sa beauté. C’est sa finalité. Quelqu’un perd et quelqu’un gagne. Ce n’est pas facile », a commenté l’entraîneur-chef Scott Flory.
Bon départ
Les choses avaient pourtant bien démarré pour sa troupe, qui semblait avoir le numéro de la défensive du Rouge et Or en première demie. Le vent a toutefois tourné au troisième quart, où les trois premières séries à l’offensive ont été de courtes durées.
« Au troisième quart, nous n’en avons pas fait assez. Nous avons commencé à gagner du rythme au quatrième quart. Je pense que le troisième quart était probablement un de nos moins bons [de la saison] », a indiqué Flory.
Déception pour terminer
La déception était vive pour le quart-arrière de cinquième année Mason Nyhus, qui terminait son parcours universitaire hier. Le vétéran a connu un bon match, réalisant 34 de ses 43 passes pour des gains de 344 verges et trois passes de touché. Il a toutefois été victime d’une interception dans la zone des buts, au quatrième quart.
« Je suis triste pour les gars. On s’est bien battus, mais ils ont une bonne équipe. Je leur lève mon chapeau », a-t-il dit, résigné.
« J’étais confortable dans ma pochette tout au long du match. Nous avons bien bougé le ballon en première demie. Ils ont amené un peu plus de pression en deuxième demie. »
Le demi défensif Katley Joseph encaissait lui aussi la défaite. Il a toutefois tenu à saluer la bonne tenue de ses coéquipiers toute la saison malgré les difficultés rencontrées.
« Tu joues le jeu pour gagner. N’importe quand tu es proche de gagner comme ça, c’est triste [de perdre]. Mais à la fin de la journée, il faut garder la tête haute. On a eu une très belle saison. On doit en tirer des leçons et revenir l’an prochain. »
Des champions en liesse
« On l’avait dit : “On s’en vient passer la gratte”. On a vraiment passé la gratte. »
– Kevin Mital
« Je ne sais pas combien de temps on va avoir Kevin Mital chez nous. Il faut que les gens en profitent parce que c’est un joueur générationnel. »
– Glen Constantin
« Ça donne envie d’en gagner pas mal plus qu’une autre [Coupe Vanier]. Honnêtement, c’est un feeling incroyable. C’est sûr qu’à chaque année ça va être l’objectif. »
-Arnaud Desjardins
« Où est-ce qu’il est, Arnaud Gascon-Nadon après tous les commentaires qu’il a dits sur nous ? Il est où lui ? Tu lui diras qu’il vienne me voir. »
– Maxym Lavallée
« C’est peut-être mon dernier match en carrière. […] Mais de finir comme ça, si c’est la fin, ça va être la plus belle victoire de ma carrière. Le plus beau match de foot que j’ai eu à vie. »
– Antoine Dansereau-Leclerc