Alors que l’extension de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) à 22 millions de Marocains supplémentaires entrera bientôt en vigueur, le système de santé du royaume demeure confronté à de nombreuses problématiques structurelles. L’une des plus importantes est le départ des médecins marocains vers l’étranger en raison de leur faible rémunération et des conditions précaires d’exercice de leur métier.
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Le 7 septembre, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a provoqué une polémique en demandant aux infirmiers en anesthésie et réanimation « d’assurer de manière temporaire les interventions urgentes programmées par le médecin en chef ou le chirurgien, même en l’absence d’un médecin anesthésiste-réanimateur ».
Deux jours plus tard, la Fédération nationale des médecins anesthésistes du Maroc a publié un communiqué dans lequel elle déclarait que « le sous-effectif dont souffre cette spécialité dans le secteur public ne justifie en aucun cas d’annoncer des décisions qui sont en contradiction avec les recommandations internationales et les études scientifiques ».
C’est dans ce contexte tendu que le ministre a accordé, en marge du conclave de Marrakech sur les risques sanitaires, un entretien à Jeune Afrique. Enseignements de la pandémie, généralisation de l’Assurance maladie obligatoire, exode des médecins marocains à l’étranger… Entretien transversal.
Jeune Afrique : Quelles leçons avez-vous tirées de la crise du Covid ?
Khalid Aït Taleb : Malgré les conséquences négatives de la pandémie de Covid-19, la crise nous a offert l’occasion de renforcer les capacités de notre système de santé en matière de veille, de suivi et de prise en charge, et d’adopter les mesures nécessaires à la généralisation de la couverture sanitaire à toute la population. Nous avons également amélioré la collaboration intersectorielle pour pouvoir offrir des réponses davantage coordonnées et efficientes.