La Première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé lundi une augmentation de 100 millions d’euros des moyens pour les agences de l’eau afin notamment d' »améliorer la performance des réseaux d’irrigation ». « Je vous annonce aujourd’hui (lundi) que nous augmenterons les moyens des agences de l’eau de 100 millions d’euros, dont 40 millions d’euros pour l’agence Rhône-Méditerranée-Corse », a précisé la cheffe du gouvernement à Marseille, devant la 4e convention annuelle des maires de la région Sud, consacrée cette année au climat.
« Avec ces moyens supplémentaires, l’agence pourra notamment mettre en place des projets pour prévenir les sécheresses qui vont, malheureusement, se multiplier », a-t-elle souligné, rappelant que « le dérèglement climatique rend d’autant plus nécessaire notre travail commun pour préserver les ressources en eau ».
« Je souhaite que nous nous engagions davantage pour améliorer la performance des réseaux d’irrigation et pour une plus grande réutilisation des eaux usées traitées », a affirmé Mme Borne.
« Sanctuariser les moyens des agences de l’eau »
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, avait affirmé en septembre que le budget 2023 devait « sanctuariser les moyens des agences de l’eau (2,2 milliards d’euros) pour assurer une meilleure gestion de la ressource et mieux prévenir les crises ».
Sur cette question de l’eau, le gouvernement a été récemment confronté à des manifestations d’opposants à un chantier de « mégabassine » dans les Deux-Sèvres pour l’irrigation agricole, qui représente selon eux une forme d' »accaparement de l’eau » destiné à l' »agro-industrie ».
Sainte-Soline est la deuxième d’un projet de 16 réserves de substitution élaboré par un groupement de 400 agriculteurs réunis dans la Coop de l’eau, pour « baisser de 70% les prélèvements en été », dans la région encore soumise à des restrictions d’irrigation après une sécheresse estivale hors norme.
Selon Christophe Béchu, le plan signé il y a quatre ans, après une longue concertation entre agriculteurs, élus, autorités et associations, conditionnait l’accès à l’eau à des changements de pratiques (réduction des pesticides, plantation de haies, conversion à l’agroécologie). Mais aucun des dix agriculteurs utilisant la première retenue « n’a souscrit de réduction de pesticides », selon Vincent Bretagnolle, membre du comité scientifique et technique de suivi (CST) du projet, et depuis la signature, plusieurs associations se sont retirées du protocole.