La conseillère d’Etat zurichoise Natalie Rickli ne briguera pas la succession d’Ueli Maurer au Conseil fédéral. Au sein de l’UDC Zurich, aucune autre candidature ne se profile pour le moment. Le canton le plus peuplé du pays risque donc de ne plus être représenté au gouvernement. Cela n’est arrivé qu’une seule fois dans l’histoire de la Suisse moderne.
Membre de la puissante section zurichoise de l’UDC, femme, jeune mais disposant d’une solide expérience dans un exécutif et sous la Coupole fédérale: Natalie Rickli était souvent citée parmi les favoris pour reprendre le siège du conseiller fédéral démissionnaire Ueli Maurer. Mercredi soir, elle a annoncé qu’elle préférait se consacrer à son mandat au Conseil d’Etat, qui sera remis en jeu en février 2023.
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Avant elle, deux autres UDC zurichois ont déjà renoncé à se lancer dans la course au Conseil fédéral: le conseiller d’Etat Ernst Stocker et le conseiller national Gregor Rutz. Il serait étonnant que la section cantonale du parti ne propose finalement aucun candidat. Mais, pour l’heure, aucun prétendant sérieux ne se profile, même si certains noms sont parfois évoqués comme celui du conseiller national Thomas Matter.
Soucis à Zurich, luxe à Berne
Avec le départ du chef des Finances fédérales, le canton le plus peuplé et moteur économique du pays pourrait donc ne plus être représenté au Conseil fédéral l’an prochain. Depuis la création de la Suisse moderne il y a 174 ans, Zurich a toujours eu au moins un conseiller fédéral, à une seule exception. Il s’agit de la période entre la démission de la radicale Elisabeth Kopp en janvier 1989 et l’élection du socialiste Moritz Leuenberger en automne 1995.
Les soucis de l’UDC Zurich contrastent avec la situation de la section bernoise. Celle-ci pourrait à l’inverse se trouver face à un problème de riche et devoir choisir entre deux candidats de qualité: le conseiller national Albert Rösti et le conseiller aux Etats Werner Salzmann. Pour le moment, ni l’un ni l’autre n’ont officiellement fait acte de candidature, mais tous deux bénéficient d’un solide réseau sous la Coupole fédérale.
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Duel entre Albert Rösti et Esther Friedli?
Ancien président du parti national, Albert Rösti est considéré comme le grand favori depuis l’annonce de la démission d’Ueli Maurer. Il est très apprécié au Parlement, y compris dans le camp rose-vert, loué pour son sens du compromis tout en étant fidèle à la ligne du parti. Paradoxalement, c’est dans son propre camp qu’il peine le plus à convaincre, son image de « candidat préféré de la gauche » pouvant nuire à ses chances d’être choisi par le groupe UDC aux Chambres.
Face à lui, la candidature potentielle la plus sérieuse semble être celle de la conseillère nationale Esther Friedli. Elue à Berne en 2019, cette Saint-Galloise discrète et peu connue du grand public jouit de forts soutiens au sein de sa formation. Compagne de l’ancien président du parti Toni Brunner, elle est membre de la prestigieuse commission de l’économie du National. L’UDC Suisse l’a par ailleurs chargée de rédiger son programme politique pour la prochaine législature.
Pas encore de candidature officielle
Déjà candidat malheureux au Conseil fédéral en 2015, le conseiller national Thomas Aeschi fait lui aussi partie des papables. Depuis son échec face à Guy Parmelin, le Zougois a pris de l’envergure et est devenu chef du groupe parlementaire UDC. Selon certains élus, le parti pourrait par ailleurs aller rechercher la conseillère nationale et entrepreneuse grisonne Magdalena Martullo-Blocher, fille de Christoph Blocher, qui avait renoncé à se lancer dans la course.
A deux mois de l’élection, aucune candidature officielle n’a été annoncée. Outre la fille de l’ancien conseiller fédéral, d’autres personnalités UDC ont d’ores et déjà décliné l’offre, notamment la Thurgovienne Diana Gutjahr, le Lucernois Franz Grüter, le Schwytzois Marcel Dettling ou encore le Saint-Gallois Toni Brunner. Côté romand, aucun élu ne va briguer le poste, la place étant logiquement réservée à un ou une Alémanique.
Election prévue début décembre
Les sections cantonales de l’UDC ont jusqu’au vendredi 21 octobre pour soumettre leurs candidats à la commission de sélection. Celle-ci procédera ensuite à des auditions et soumettra sa proposition au groupe parlementaire. C’est ce dernier qui, le 18 novembre, choisira le ticket officiel du parti, sur lequel figurera un seul ou – plus vraisemblablement – deux noms. Une « candidature de combat » des Verts n’est à ce jour pas exclue.
Le nom du nouveau conseiller fédéral sera connu le 7 décembre, jour de l’élection par l’Assemblée fédérale.
>> Les précisions de Rouven Gueissaz dans le 19h30:
Didier Kottelat