Face « aux problèmes d’équilibrage » financier du système de retraites, il convient de « trouver une réponse », qui n’est pas nécessairement univoque. C’est l’un des messages saillants qu’un groupe d’experts formule dans un « avis » rendu public jeudi 22 septembre. Il tombe quelques heures après un entretien accordé à BFM-TV par Emmanuel Macron, dans lequel le chef de l’Etat réaffirme la « nécessité » de transformer les régimes de pension, l’idée étant de faire « travailler plus » les actifs afin de « défendre le modèle social français ».
L’avis diffusé jeudi après-midi est rédigé par le Comité de suivi des retraites (CSR), dont la mission est de donner l’alerte si notre système de pensions part à la dérive, au regard des objectifs que la loi lui assigne : pérennité budgétaire, équité entre les assurés, solidarité entre les générations… « En cas de besoin », cette instance, présidée par l’économiste Didier Blanchet, fait des propositions, de manière à ramener le dispositif dans le droit chemin. C’est ce qui s’est produit en 2017, quand le CSR avait tiré le signal d’alarme « sur des déficits qui (…) recommençaient à se creuser ».
Il avait alors invité le gouvernement à agir, en passant en revue les mesures pouvant être prises, mais sans en privilégier une. Sa recommandation avait été réitérée les deux années suivantes. En 2020 et en 2021, il s’était, en revanche, abstenu d’émettre la moindre préconisation, du fait – notamment – du contexte « très particulier » lié à la crise sanitaire. Dès lors, toute la question était de savoir si le comité allait, à nouveau, interpeller les pouvoirs publics, comme au début du premier quinquennat de M. Macron. Une interrogation d’autant plus forte que la controverse fait rage, depuis des mois, sur la gravité des difficultés financières du système.
Eclairage sur les impacts
Ce nouvel avis conclut donc par l’affirmative : le problème doit être traité. Pour étayer son propos, le CSR se fonde sur les dernières projections que le Conseil d’orientation des retraites (COR) a présentées, le 15 septembre, dans son rapport annuel. Ce document montre que le système a renoué avec les excédents en 2021 (+ 900 millions d’euros), mais qu’il devrait replonger dans le rouge dès 2023, et n’en sortir que durant la seconde moitié des années 2030, dans le scénario le plus optimiste.
En outre, souligne le CSR, les « résultats » s’avèrent « nettement moins favorables » si on se réfère aux précédentes simulations, réalisées en 2021 : désormais, soit il faudrait plus de temps pour combler le trou, soit celui-ci subsisterait, dans des proportions variables selon le rythme de la croissance et la convention comptable retenue. Les incertitudes sont importantes, s’agissant de l’ampleur des déséquilibres à venir, mais le risque « à court et moyen terme » s’avère bien réel, d’autant que la productivité de notre économie est susceptible de fléchir, ce qui accentuerait la dégradation des comptes. C’est pourquoi se pose la question de mesures correctrices.
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